Un nouveau record pour les pertes assurantielles en 2025 ?
Ce montant place le premier semestre 2025 comme le deuxième plus coûteux jamais recensé en termes de pertes assurées, après celui de 2011, marqué par le séisme de Tōhoku au Japon et le tremblement de terre de Christchurch en Nouvelle-Zélande. Le Swiss Re Institute estime par ailleurs que les pertes totales pour l’ensemble de l’année pourraient dépasser les 150 milliards de dollars, compte tenu de la sinistralité historiquement plus élevée au second semestre, notamment en raison de la saison cyclonique dans l’Atlantique Nord.
L’étude souligne que les pertes assurées liées aux catastrophes naturelles progressent de manière structurelle à un rythme situé entre 5 et 7 % par an en termes réels. Cette croissance est portée à la fois par l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements climatiques extrêmes, par la hausse des valeurs assurées, et par l’exposition accrue des zones habitées dans des régions à risque. Le Swiss Re Institute met en avant une mutation profonde du profil de risque mondial, aggravée par des déséquilibres saisonniers inédits, à l’image de l’hiver 2025 en Californie.
L’étude souligne que les pertes assurées liées aux catastrophes naturelles progressent de manière structurelle à un rythme situé entre 5 et 7 % par an en termes réels. Cette croissance est portée à la fois par l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements climatiques extrêmes, par la hausse des valeurs assurées, et par l’exposition accrue des zones habitées dans des régions à risque. Le Swiss Re Institute met en avant une mutation profonde du profil de risque mondial, aggravée par des déséquilibres saisonniers inédits, à l’image de l’hiver 2025 en Californie.
Les incendies de Los Angeles : le sinistre le plus cher de l’année (pour l’instant)
L’événement le plus coûteux de ce premier semestre reste en effet l’épisode incendiaire survenu en janvier dans le comté de Los Angeles. Ces feux, attisés par des vents de Santa Ana anormalement prolongés et une absence marquée de précipitations, ont provoqué la destruction de plus de seize mille structures, principalement des habitations individuelles de grande valeur situées dans des zones périurbaines densément peuplées. Le coût estimé de cet événement atteint à lui seul quarante milliards de dollars, ce qui en fait non seulement le sinistre incendiaire le plus coûteux jamais enregistré en assurance, mais également l’un des dix événements naturels les plus onéreux toutes catégories confondues, selon les bases de données historiques du réassureur.
Le rapport précise que la localisation et la densité du bâti en zone d’interface forêt-habitat (wildland-urban interface) ont considérablement aggravé les dommages. L’expansion immobilière dans ces zones à haut risque a progressé 1,8 fois plus vite que dans les zones non exposées aux États-Unis depuis 1990, et 1,9 fois plus vite en Californie. Le fait que ces incendies se soient produits en hiver constitue une rupture par rapport aux schémas historiques, où la majorité des feux destructeurs sur la côte ouest américaine survenaient durant les mois secs de la fin de l’été. Selon Swiss Re, 99 % des pertes assurées liées aux incendies californiens enregistrées depuis trois décennies sont historiquement concentrées sur la seconde moitié de l’année.
Le rapport précise que la localisation et la densité du bâti en zone d’interface forêt-habitat (wildland-urban interface) ont considérablement aggravé les dommages. L’expansion immobilière dans ces zones à haut risque a progressé 1,8 fois plus vite que dans les zones non exposées aux États-Unis depuis 1990, et 1,9 fois plus vite en Californie. Le fait que ces incendies se soient produits en hiver constitue une rupture par rapport aux schémas historiques, où la majorité des feux destructeurs sur la côte ouest américaine survenaient durant les mois secs de la fin de l’été. Selon Swiss Re, 99 % des pertes assurées liées aux incendies californiens enregistrées depuis trois décennies sont historiquement concentrées sur la seconde moitié de l’année.
Orages : les Etats-Unis payent le prix fort
Le deuxième poste de sinistralité identifié dans le rapport concerne les orages convectifs sévères, survenus principalement aux États-Unis entre avril et juin. Ces épisodes ont généré des pertes assurées évaluées à 31 milliards de dollars, un chiffre inférieur aux tendances projetées qui tablaient sur 35 milliards. Ce recul relatif ne remet pas en cause, selon Swiss Re, le rôle structurant de ces phénomènes dans la sinistralité globale. Le réassureur observe en effet une montée en puissance continue de leur poids économique depuis dix ans. En 2015, les pertes assurées liées aux orages violents ne dépassaient pas 20 milliards de dollars sur une année. La croissance rapide des valeurs assurées dans les zones à risque, conjuguée à l’inflation marquée des coûts de construction — estimée à +35,6 % aux États-Unis entre janvier 2020 et juin 2025 —, contribue à alourdir le bilan même lorsque l’intensité des événements reste dans les limites des historiques récents.
D’autres événements majeurs ont également contribué au total semestriel. En mars, un séisme de magnitude 7,7 au Myanmar a provoqué des pertes assurées estimées à 1,5 milliard de dollars, principalement en Thaïlande. Par ailleurs, les pertes économiques globales liées à des événements anthropiques — tels que les accidents industriels ou technologiques — s’élèvent à 8 milliards de dollars pour la période, dont 7 milliards ont été couverts par le marché assurantiel. Ce niveau est stable par rapport à celui observé sur le premier semestre 2024.
Un second semestre qui ne présage rien de bon sur le front des catastrophes climatiques
Le rapport s’achève par un ensemble de perspectives concernant le second semestre. La saison cyclonique dans l’Atlantique Nord, historiquement concentrée entre août et octobre, devrait être particulièrement active, avec entre trois et cinq ouragans majeurs attendus, contre une moyenne historique de trois. En parallèle, les températures enregistrées à la surface de la mer Méditerranée au mois de juillet affichent une anomalie thermique de +3 °C par rapport aux moyennes observées sur la période 1982–2020. Cette situation pourrait favoriser des précipitations extrêmes et des inondations majeures à l’automne en Europe du Sud, notamment en Italie, en Espagne et en Grèce, selon les analyses météorologiques relayées dans le rapport à partir des données de Severe Weather Europe.
Dans son analyse, Swiss Re insiste sur la convergence de plusieurs facteurs aggravants. La croissance de la valeur des actifs, l’intensification des phénomènes météorologiques extrêmes, l’urbanisation en zones sensibles et les tensions inflationnistes sur les coûts de réparation et de reconstruction créent une combinaison qui rend l’exposition assurantielle de plus en plus difficile à modéliser et à couvrir. Le rapport alerte en particulier sur la nécessité d’adapter les pratiques de souscription et de réassurance à cette nouvelle donne, notamment à travers une actualisation des scénarios extrêmes, une révision des capacités allouées aux contrats excédentaires et une intégration plus fine des signaux climatiques dans la modélisation prospective.
Dans son analyse, Swiss Re insiste sur la convergence de plusieurs facteurs aggravants. La croissance de la valeur des actifs, l’intensification des phénomènes météorologiques extrêmes, l’urbanisation en zones sensibles et les tensions inflationnistes sur les coûts de réparation et de reconstruction créent une combinaison qui rend l’exposition assurantielle de plus en plus difficile à modéliser et à couvrir. Le rapport alerte en particulier sur la nécessité d’adapter les pratiques de souscription et de réassurance à cette nouvelle donne, notamment à travers une actualisation des scénarios extrêmes, une révision des capacités allouées aux contrats excédentaires et une intégration plus fine des signaux climatiques dans la modélisation prospective.