Préserver l’emploi et éviter un affaissement industriel
La question de la nationalisation d’ArcelorMittal est revenue avec force dans le débat public français. Alors que le géant mondial de la sidérurgie prévoit plus de 600 suppressions de postes dans ses sites hexagonaux — notamment à Dunkerque, Florange et Basse-Indre — des voix politiques et syndicales appellent à une reprise en main par l’État pour éviter un affaiblissement d’un secteur jugé stratégique. Le 19 novembre 2025, la commission des finances de l’Assemblée nationale a franchi un premier pas en adoptant une proposition de loi déposée par LFI. Ce vote, symboliquement fort, prépare une séance décisive le 27 novembre 2025. Mais il intervient dans un climat politique très tendu, où le gouvernement, le Sénat et ArcelorMittal lui-même s’opposent fermement à l’idée d’une nationalisation.
Pour les défenseurs du projet de nationalisation, la situation est claire : l’État doit intervenir pour stopper l’érosion de l’emploi dans la sidérurgie. Selon l’exposé des motifs de la proposition de loi adoptée en commission, ArcelorMittal France représente environ 15.400 salariés répartis sur une quarantaine de sites. La CGT, particulièrement active à Dunkerque, avance même le chiffre de 16.700 emplois directs et près de 70.000 emplois en comptant les sous-traitants. La suppression annoncée de 600 postes a servi de catalyseur aux revendications. Les syndicats dénoncent un désengagement progressif du groupe et estiment que seule une nationalisation pourrait garantir la continuité des sites et sécuriser les emplois.
Pour les défenseurs du projet de nationalisation, la situation est claire : l’État doit intervenir pour stopper l’érosion de l’emploi dans la sidérurgie. Selon l’exposé des motifs de la proposition de loi adoptée en commission, ArcelorMittal France représente environ 15.400 salariés répartis sur une quarantaine de sites. La CGT, particulièrement active à Dunkerque, avance même le chiffre de 16.700 emplois directs et près de 70.000 emplois en comptant les sous-traitants. La suppression annoncée de 600 postes a servi de catalyseur aux revendications. Les syndicats dénoncent un désengagement progressif du groupe et estiment que seule une nationalisation pourrait garantir la continuité des sites et sécuriser les emplois.
Souveraineté industrielle et urgence écologique
Dans son texte, LFI insiste sur la notion de « souveraineté industrielle ». Pour les députés porteurs du projet, les hauts-fourneaux de Dunkerque et de Fos-sur-Mer constituent des actifs stratégiques, essentiels à la sécurité économique du pays. Ils rappellent que la France dépend déjà fortement d’importations pour de nombreuses matières premières. Perdre davantage de capacités de production d’acier accroîtrait cette vulnérabilité.
La gauche met aussi en avant la nécessité d’une planification écologique de l’industrie. Selon elle, ArcelorMittal tarde à décarboner sa production et ne propose pas de garanties solides. La nationalisation serait un levier pour organiser la transition vers des procédés moins émetteurs, notamment en supervisant les investissements dans des technologies comme les fours électriques.
La gauche met aussi en avant la nécessité d’une planification écologique de l’industrie. Selon elle, ArcelorMittal tarde à décarboner sa production et ne propose pas de garanties solides. La nationalisation serait un levier pour organiser la transition vers des procédés moins émetteurs, notamment en supervisant les investissements dans des technologies comme les fours électriques.
Un premier feu vert à l’Assemblée nationale
À ce stade, la réalisation du scénario de nationalisation reste incertaine. Le 19 novembre 2025, la commission des finances a adopté la proposition de loi LFI visant à nationaliser ArcelorMittal France. Le texte sera débattu en séance publique le 27 novembre 2025, lors de la journée réservée au groupe LFI-NFP. Pour les promoteurs du projet, ce vote est une étape majeure qui place la question au cœur du débat parlementaire.
Si l’Assemblée peut théoriquement adopter le texte, son avenir reste extrêmement limité. Le Sénat a déjà rejeté une mesure similaire fin octobre 2025, en votant 107 voix contre 235. La majorité sénatoriale estime qu’une nationalisation reviendrait à placer l’entreprise « sous perfusion publique » sans résoudre les difficultés structurelles du secteur : une concurrence internationale féroce, des prix de l’énergie élevés, de faibles marges et un besoin d’investissements massifs. Pour les sénateurs opposés au projet, l’État ne ferait que reprendre une entreprise en crise sans avoir la capacité de la rendre plus compétitive.
Emmanuel Macron s’est montré très clair : « Je ne vais pas nationaliser ArcelorMittal parce que ce serait dépenser des milliards d’euros ». Le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, partage cette ligne et estime que la nationalisation n’est « pas la bonne réponse » aux suppressions de postes. Le gouvernement défend plutôt une stratégie d’investissement privé, incitant ArcelorMittal à moderniser ses installations tout en maintenant son implantation en France. Auditionné par les députés en mai 2025, le PDG d’ArcelorMittal France a présenté un projet phare : un investissement de 1,2 milliard d’euros pour l’installation d’un four électrique à Dunkerque. Selon lui, cet engagement prouve que la France reste un pays clé pour le groupe. Cette annonce vise clairement à contrer l’argument d’un désengagement industriel. Le groupe affirme qu’il modernise ses outils et qu’il investit dans la décarbonation, mais selon un calendrier maîtrisé et compatible avec ses équilibres financiers.
Pour ArcelorMittal, une reprise par l’État serait un mauvais signal pour les investisseurs et fragiliserait la stratégie mondiale du groupe. Son PDG a insisté sur la nécessité de maintenir un pilotage global cohérent : les sites français seraient intégrés dans une stratégie européenne, elle-même alignée sur les marchés internationaux de l’acier.
Si la nationalisation devait avoir lieu, le coût exact d’une telle opération reste inconnu. Des estimations avancées par des défenseurs du projet situent la fourchette entre 1 et 2 milliards d’euros pour racheter les actifs français. Mais ce chiffre pourrait grimper selon les conditions de marché, l’état des sites et les obligations d’investissements futurs. De plus, la proposition de loi prévoit un transfert intégral des actions d’ArcelorMittal France à l’État, contre compensation financière aux actionnaires. Le périmètre exact dépendrait des négociations, mais les hauts-fourneaux — actifs très coûteux — seraient au cœur de l’opération.
Si l’Assemblée peut théoriquement adopter le texte, son avenir reste extrêmement limité. Le Sénat a déjà rejeté une mesure similaire fin octobre 2025, en votant 107 voix contre 235. La majorité sénatoriale estime qu’une nationalisation reviendrait à placer l’entreprise « sous perfusion publique » sans résoudre les difficultés structurelles du secteur : une concurrence internationale féroce, des prix de l’énergie élevés, de faibles marges et un besoin d’investissements massifs. Pour les sénateurs opposés au projet, l’État ne ferait que reprendre une entreprise en crise sans avoir la capacité de la rendre plus compétitive.
Emmanuel Macron s’est montré très clair : « Je ne vais pas nationaliser ArcelorMittal parce que ce serait dépenser des milliards d’euros ». Le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, partage cette ligne et estime que la nationalisation n’est « pas la bonne réponse » aux suppressions de postes. Le gouvernement défend plutôt une stratégie d’investissement privé, incitant ArcelorMittal à moderniser ses installations tout en maintenant son implantation en France. Auditionné par les députés en mai 2025, le PDG d’ArcelorMittal France a présenté un projet phare : un investissement de 1,2 milliard d’euros pour l’installation d’un four électrique à Dunkerque. Selon lui, cet engagement prouve que la France reste un pays clé pour le groupe. Cette annonce vise clairement à contrer l’argument d’un désengagement industriel. Le groupe affirme qu’il modernise ses outils et qu’il investit dans la décarbonation, mais selon un calendrier maîtrisé et compatible avec ses équilibres financiers.
Pour ArcelorMittal, une reprise par l’État serait un mauvais signal pour les investisseurs et fragiliserait la stratégie mondiale du groupe. Son PDG a insisté sur la nécessité de maintenir un pilotage global cohérent : les sites français seraient intégrés dans une stratégie européenne, elle-même alignée sur les marchés internationaux de l’acier.
Si la nationalisation devait avoir lieu, le coût exact d’une telle opération reste inconnu. Des estimations avancées par des défenseurs du projet situent la fourchette entre 1 et 2 milliards d’euros pour racheter les actifs français. Mais ce chiffre pourrait grimper selon les conditions de marché, l’état des sites et les obligations d’investissements futurs. De plus, la proposition de loi prévoit un transfert intégral des actions d’ArcelorMittal France à l’État, contre compensation financière aux actionnaires. Le périmètre exact dépendrait des négociations, mais les hauts-fourneaux — actifs très coûteux — seraient au cœur de l’opération.

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