Donald Trump impose des frais de 100.000 dollars par demande de visa H-1B, la Silicon Valley s’alarme



Vendredi 19 Septembre 2025
Anton Kunin

L’administration Trump vient d’imposer une condition inédite aux entreprises américaines et étrangères : toute nouvelle demande de visa H-1B devra désormais être accompagnée d’un paiement de 100.000 dollars. Cette mesure, annoncée le 19 septembre 2025, bouleverse les équilibres de l’immigration qualifiée et inquiète la Silicon Valley, qui dépend massivement de ces travailleurs spécialisés.


Visas H-1B: un paiement record imposé par Donald Trump

Le 19 septembre 2025, le président Donald Trump a signé une proclamation instaurant une nouvelle obligation pour les demandes de visas H-1B. Désormais, chaque demande déposée devra inclure un paiement de 100.000 dollars. L’annonce a provoqué un séisme dans le monde de l’immigration qualifiée et suscite de vives réactions dans la Silicon Valley, où ces visas sont un instrument essentiel de recrutement international.

La proclamation présidentielle signée à Washington stipule que les pétitions H-1B ne pourront être acceptées qu’à condition de s’accompagner d’un paiement de 100 000 dollars. Cette décision marque un tournant radical dans la politique migratoire américaine. Jusque-là, les frais de dépôt d’une demande H-1B s’élevaient à environ 1. 500 dollars. Le bond est donc vertigineux, et il place de nombreux employeurs face à un coût inédit.

La Maison-Blanche a toutefois indiqué, dans une fiche explicative, que ce paiement concernera uniquement les nouvelles demandes déposées depuis l’étranger. Les titulaires actuels de visas H-1B qui renouvellent leur statut ou qui sont déjà aux États-Unis ne sont pas visés. Cette clarification a été faite après une vague d’inquiétudes parmi les travailleurs et les employeurs.

Une mesure qui vise l’immigration qualifiée et Silicon Valley

Ce durcissement, directement impulsé par Trump, s’inscrit dans sa volonté de limiter l’immigration qualifiée et de donner la priorité aux travailleurs américains. La Silicon Valley, où des dizaines de milliers d’ingénieurs et développeurs étrangers occupent des postes stratégiques, redoute des conséquences lourdes. De nombreuses entreprises, dont certaines ont pris publiquement la parole, craignent de voir leur compétitivité affaiblie. Certains dirigeants ont même conseillé à leurs salariés sous visa H-1B d’éviter temporairement les voyages hors des États-Unis, par crainte de complications au retour.

Les chiffres confirment l’ampleur de l’enjeu : plus de 70% des bénéficiaires du programme H-1B sont des ressortissants indiens. En 2024, environ 280.000 visas de ce type avaient été approuvés, ce qui signifie qu’une majorité d’ingénieurs de la tech américaine sont directement concernés par les nouvelles règles. Pour l’écosystème technologique, l’annonce représente donc un risque immédiat, alors même que la concurrence internationale pour attirer les talents est intense.

Des répercussions économiques et migratoires immédiates

Pour les entreprises, la nouvelle tarification transforme la stratégie de recrutement. Là où un visa H-1B coûtait quelques milliers de dollars en frais administratifs, le surcoût atteint désormais un niveau prohibitif. Selon le Financial Times, les employeurs pourraient être confrontés à une charge annuelle de 14 milliards de dollars si le dispositif devait s’appliquer à l’ensemble des demandes.

Les réactions ne se limitent pas aux entreprises. Dans plusieurs États, des élus locaux craignent une perte d’attractivité pour les secteurs de pointe. La Silicon Valley, mais aussi les pôles de recherche en biotechnologies et en intelligence artificielle, recrutent largement par le biais de ces visas. Or, un frein brutal à ce flux pourrait ralentir l’innovation américaine.

Consciente de l’onde de choc, la Maison-Blanche a insisté sur la possibilité d’accorder des exemptions « dans l’intérêt national ». Mais l’incertitude demeure, car les critères précis n’ont pas été détaillés. Les analystes notent que l’annonce pourrait également provoquer une accélération des relocalisations vers l’étranger, certaines entreprises envisageant déjà de renforcer leurs centres de recherche en Inde ou en Europe pour compenser la difficulté d’attirer des ingénieurs aux États-Unis.








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