SNCF : la Défenseure des droits alerte sur ces gares qui ne vendent pas de billets



Jeudi 1 Juillet 2021
Anton Kunin

La Défenseure des droits s’intéresse enfin au sort des voyageurs qui ne peuvent pas acheter leur billet de train dans leur gare de départ car celle-ci ne dispose ni de distributeurs de titres de transport ni de guichet.


Des gares ferroviaires non équipées d’une solution de vente, une atteinte au droit à la mobilité

Ces dernières années, la SNCF transforme de plus en plus de ses petites gares en « Points d’Arrêt Non Gérés », également connus dans le jargon de l’entreprise sous le sigle « PANG ». Il s’agit de points d’arrêt pourvus dans le meilleur des cas d’une salle d’attente. Mais à l’intérieur, il n’y a ni distributeur de titres de transport ni guichet.

En principe, les voyageurs au départ de ces gares sont censés acheter leur billet par Internet. Mais, là aussi, problème : ces points d’arrêt sont souvent situés dans les zones « blanches », autrement dit dépourvues de couverture des réseaux 3G ou 4G. Et puis, tout le monde ne possède pas de smartphone. Pour la Défenseure des droits, il s’agit d’une inégalité de traitement des usagers, voire d’une atteinte au droit à la mobilité.

Vente de billets SNCF : les partenariats avec les buralistes ne suffisent pas

La Défenseure des droits dénonce aussi la verbalisation par les contrôleurs SNCF de ces personnes de bonne foi, qui n’ont pas pu acheter leur billet tout simplement parce que leur gare de départ n’était pas équipée. La SNCF prévoit en effet un tel scénario : ces voyageurs doivent se présenter spontanément au contrôleur dès la montée dans le train, qui doit leur vendre le billet au tarif normal. Mais dans les faits, il n’est pas rare que les contrôleurs appliquent un tarif plus élevé, voire les verbalisent.

Le problème n’est pas étranger à la direction de la SNCF. En juin 2019, l’entreprise lançait l’expérimentation de la vente de billets de train dans des bureaux de tabac. « 95% des voyageurs ont accès à une gare disposant d'une solution de vente. Notre défi est d'agir pour les 5% restants », déclarait Guillaume Pépy, le président de la SNCF à l’époque. Aujourd’hui, la Défenseure des droits juge ces partenariats insuffisants et prône l’installation dans tous les points d’arrêt des distributeurs de titres de transport.




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