Quand l’ombre d’une apocalypse financière plane à Wall Street



Vendredi 15 Juin 2012

Le 4 juin 2012, un analyste financier chevronné jetait un froid à Wall Street. Ancien de Goldman Sachs et ex-dirigeant de GLG Global Macro Fund, Raoul Pal a en effet donné en ce premier lundi du mois de juin une présentation dont les conclusions sont particulièrement sombres pour l’avenir de l’économie mondiale. Cet analyste désormais indépendant est agite-t-il un épouvantail médiatique ou met-il en lumière les réels symptômes d’un décrochage économique massif ? Un retour sur son message s’impose.


1929 - Wall Street au moment du krasch boursier
1929 - Wall Street au moment du krasch boursier
Raoul Pal n’a prédit rien de moins que « la plus grande crise bancaire de l’histoire ». En ce début de second semestre 2012, cet analyste indépendant a en effet expliqué aux financiers de Wall Street que la progression des plus importantes économies mondiales ralentissait très fortement et simultanément ce qui laissait présager de l’imminence d’une récession massive.
 
En mai 2010, Raoul Pal s’était déjà illustré par ses prédictions alarmantes : il avait alors déclaré qu’un krach boursier interviendrait rapidement sous les deux jours à deux semaines de sa déclaration. Rien de tout cela ne s’était alors produit et les faits avaient relégué les prévisions de cette analyste au simple rang de scénario exagérément catastrophiste. Mais aujourd’hui, le crédit de Raoul Pal se trouve regonflé par la situation européenne, en outre pointée du doigt comme une réelle source de danger par des membres éminents de la gouvernance économique comme le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick.
 
Pour Raoul Pal en effet, des défauts de paiement des dettes souveraines sont à prévoir. Aussi, leur intervention en chaîne a ainsi toutes les chances de plonger la dizaine de pays les plus riches du monde dans une crise et une récession comparable à celle des années 1930. Un « effet domino » qui ne manquerait alors pas d’entrainer avec lui le reste de la planète.
 
Baptisé End Game – que l’on pourrait traduire par « dernier round » –, le rapport de Raoul Pal fait de cette réaction en chaîne l’axe de force de son développement. La rigidité du contexte économique pourrait très vraisemblablement selon lui provoquer la faillite de la première banque mondiale et en conséquence celle du système bancaire européenne déjà fragilisée. Les dettes publiques des pays parmi les plus développés du monde exploseraient alors et les principaux moteurs de l’économie mondiale s’éteindre progressivement les uns après les autres. Dans un tel enchaînement de faits précise par ailleurs l’analyste, aucune marge ne permettrait au gouvernement de réagir.
 
Véritable cataclysme financier, le scénario de Raoul Pal pourrait intervenir selon son auteur entre 2012 et 2013. La faillite du système bancaire mondial remettrait alors en cause le fondement même du fonctionnement de notre économie : c'est-à-dire la confiance. Des dettes massives non remboursées par les plus gros débiteurs mondiaux, et c’est la viabilité de la technique du prêt, de l’usage de la bourse et de la monnaie qui serait alors balayée.
 
Résolument alarmistes, les prévisions de Raoul Pal sont néanmoins porteuses d’enseignement. Elles constituent en effet une projection utile et créatrice de sens à l’heure où la crise de la dette secoue l’Europe et en menace la pérennité. Indirectement en effet, le scénario de Raoul Pal rappelle un principe simple qu’il s’agit de ne pas oublier au cours de la sortie de crise budgétaire européenne : le système financier repose sur la confiance. L’idée que les dettes contractées seront remboursées dépasse le seul intérêt du financier et profite en effet au fonctionnement de l’économie de marché tout entière. Ainsi, la résolution de la crise de la dette européenne ne se fera pas simplement en transmettant à d’autres acteurs des dettes excessives, mais bien en les compensant et en les remboursant de façon à les ramener à un niveau sûr et stable. A cet égard, on ne peut que se féliciter, comme l’a d’ailleurs aussi fait Robert Zoellick, que les États européens, Espagne en tête, aient fait le choix de recapitaliser les banques en faillite. Cette solution d’urgence, qui occasionnera nécessairement dans un premier temps des difficultés d’accès aux marchés financiers, constitue néanmoins la seule façon de donner à l’économie européenne le sursis indispensable pour opérer un possible redémarrage qui la mettra à l’abri de plus amples désastres.








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