Malgré une hausse des salaires, le pouvoir d’achat des salariés du privé a baissé en 2023



Jeudi 24 Octobre 2024
Anton Kunin

En 2023, le salaire net moyen des salariés du privé a augmenté de 4%, mais cette hausse a été insuffisante pour compenser l’inflation de 4,9%. Ainsi, corrigé des effets de cette inflation, le pouvoir d’achat du salaire net moyen est revenu à son niveau de 2019, apprend-on d’une nouvelle étude de l’INSEE.


En 2023, le pouvoir d’achat est revenu à son niveau de 2019

Malgré une hausse apparente des salaires dans le secteur privé en 2023, le pouvoir d’achat des salariés a continué de reculer. D’après une nouvelle étude de l’INSEE, un salarié du privé gagne en moyenne 2.735 euros nets par mois en équivalent temps plein, soit une hausse de 4% par rapport à 2022. Toutefois, avec une inflation de 4,9%, cette augmentation n’a pas suffi à maintenir le pouvoir d’achat, qui a baissé de 0,8% en euros constants.

Cela fait suite à une baisse de 1% en 2022, marquant ainsi deux années consécutives de perte de pouvoir d’achat. Concrètement, le salaire net moyen en 2023 est revenu à son niveau de 2019, après plusieurs années de progression modérée, avec une augmentation annuelle moyenne de 0,6% entre 1996 et 2019.

Les cadres ont perdu en pouvoir d’achat plus que les ouvriers et employés

Les primes, qui ont légèrement diminué en 2023, ont également contribué à cette situation. Dans un contexte où les prix à la consommation ont fortement augmenté, les revalorisations automatiques du SMIC (+1,8% en janvier et +2,2% en mai 2023) ont protégé en partie les revenus des employés et ouvriers, limitant leur baisse de pouvoir d’achat. En effet, ces catégories socioprofessionnelles ont enregistré des baisses plus modérées du salaire réel, avec -0,3% pour les ouvriers et -0,5% pour les employés, contre une baisse plus marquée pour les cadres (-2,8%).

D’un autre côté, les inégalités salariales ont continué de se réduire en 2023. La moitié des salariés du secteur privé gagne moins de 2.183 euros nets par mois. Les disparités subsistent, notamment avec 10% des salariés qui perçoivent moins de 1.512 euros, tandis qu’un salarié sur cent touche plus de 10.222 euros nets, soit près de 7,4 fois le SMIC. Par ailleurs, l’écart salarial entre hommes et femmes à temps plein s’est réduit, les femmes gagnant en moyenne 13,5% de moins que les hommes, une amélioration notable par rapport à 2008, où cet écart était plus de 7 points supérieur.








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