La centrale de Fessenheim ne sera pas fermée avant 2018



Vendredi 7 Avril 2017
Anton Kunin

Même si les administrateurs d’EDF ont voté le principe de fermeture prochaine de la centrale nucléaire, dans les faits, cette fermeture ne pourra pas se faire en 2017.


EDF souhaite surtout éviter de limiter sa production

Le conseil d’administration d’EDF a décidé que Fessenheim, la doyenne des centrales nucléaires françaises, ne fermerait pas tant que le chantier de l’EPR de Flamanville ne sera pas terminé. La loi de transition énergétique plafonne en effet la capacité de production nucléaire d'EDF à son niveau actuel, ce qui ne permettra pas à l’énergéticien de faire fonctionner à la fois la centrale de Flamanville et le même nombre de centrales actuellement en activité. EDF a donc décidé de prolonger au maximum la durée de vie de ses réacteurs vieillissants.

Compte tenu du lancement de production à Flamanville prévu pour fin 2018, Fessenheim devrait donc continuer à fonctionner pendant encore 18 mois au minimum. Et il s’agit bien d’un minimum, car si jamais une autre centrale vieillissante devait s’arrêter pendant ces 18 mois, EDF se réserve le droit de continuer à faire marcher Fessenheim au-delà de la mise en service de la centrale de Flamanville, tant que le fameux plafond fixé par la loi n’est pas dépassé.

La législation met de nombreux obstacles à la fermeture des centrales nucléaires

La question de la fermeture de Fessenheim est forcément présente dans les programmes des candidats à l’élection présidentielle : Marine Le Pen et François Fillon sont favorables à la poursuite de son activité, tandis qu’Emmanuel Macron est contre. Mais même si ce dernier est élu et exprime sa volonté de fermer la centrale, conformément au Code de l’Environnement, cette fermeture ne pourra se faire que si son exploitant (en l’occurrence EDF) demande cette fermeture. Sauf si la loi évolue, le futur locataire de l’Élysée, quel qu’il soit, ne pourra donc pas avancer l'arrêt de Fessenheim.

Le maire de Fessenheim est lui aussi opposé à la fermeture. Son argument : la centrale fait travailler 2 000 familles, son arrêt devant inéluctablement laisser ces personnes au chômage.

La transition vers les énergies « propres » n’est pas non plus évidente, la principale barrière dans l’éolien (outre les recours d’associations) étant les contraintes administratives. La loi interdit par exemple l’installation d’éoliennes à proximité de radars et de zones de vols militaires à basse altitude, à savoir 40 % du territoire national.




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