Prêts immobiliers : la performance énergétique, un critère qui intéresse de plus en plus les banques



Jeudi 21 Septembre 2023
Anton Kunin

Alors que les prix de l'énergie grimpent et que ceux de l'immobilier baissent, les banques portent une attention croissante à la performance énergétique des biens immobiliers. Ce critère influe désormais sur la décision d'octroi du prêt et sur son taux d'intérêt.


La réalisation de travaux, une condition à l’octroi du prêt dans certaines banques

Dans un marché immobilier en baisse, les banques sont de plus en plus sélectives sur les biens qu'elles financent. Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) est devenu un critère clé dans leur décision d'accorder un prêt. Selon Notaires de France, en 2021, les écarts de prix entre une maison avec un DPE « F » ou « G » et un bien « D » variaient de 5 à 20 % selon les régions. Les agences immobilières constatent même des décotes de prix allant jusqu'à -30 % sur les biens les moins performants.

Julie Bachet, directrice générale du courtier en crédits immobiliers Vousfinancer, explique : « On constate d’ores et déjà que certaines banques, lors de l’achat d'un bien avec un DPE « F » ou « G » pour une résidence principale, demandent 10% d’apport supplémentaire ou acceptent d’accorder le prêt uniquement si une enveloppe de travaux est prévue, ou si un prêt travaux est intégré dans le financement. Sur ce type de biens peu performants, certaines banques ne financent pas plus de 90% de la valeur du bien ».

Aux yeux des banques, une note faible au DPE diminue également le reste-à-vivre de l’emprunteur

L'achat d'un bien peu performant sur le plan énergétique a également un impact sur les factures et donc sur le reste-à-vivre de l'emprunteur. Par exemple, entre l'achat d'une maison ancienne de 85 m² avec un DPE « E » et une maison neuve performante de même surface avec un DPE « A », l'écart de consommation d'électricité peut aller du simple au septuple, rappelle-t-on chez Vousfinancer. Un propriétaire qui emménagerait dans un logement classé « E » se verrait débourser 1.600 euros supplémentaires en factures d’énergie, par rapport à un autre qui emménagerait dans un logement de même surface classé « A ».

Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer, résume : « La qualité énergétique des biens est une donnée désormais prise en compte par les banques au même titre que les revenus de l’emprunteur ou sa situation professionnelle car elle impacte la liquidité du bien, son prix de revente futur, mais aussi les dépenses contraintes du ménage ». Certaines banques limitent ainsi le taux d'endettement à 30% pour les biens peu performants afin que le reste-à-vivre soit suffisant pour faire face à des factures énergétiques plus élevées.








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