Inégalités économiques : les femmes en ligne de mire



Jeudi 23 Janvier 2020
Anton Kunin

Les décennies passent, mais les inégalités économiques fondées sur le sexe restent une réalité dans le monde, déplore l’ONG Oxfam dans un rapport. Le constat est sans appel : dans le monde, les hommes détiennent 50% de richesses en plus que les femmes.


Le travail domestique, un domaine où les abus à l’égard des femmes sont notoires

Les filles et les femmes sont majoritaires dans les emplois précaires et mal rémunérés, rappelle l’ONG Oxfam dans son dernier rapport sur les inégalités dans le monde. En plus, de nombreuses femmes pauvres travaillent au service d’autres personnes, par exemple en tant que travailleuses domestiques, l’un des secteurs où la main-d’œuvre est la plus exploitée dans le monde. « Seulement 10% de la main-d’œuvre domestique est couverte par le droit du travail au même titre que les autres travailleurs, et seulement près de la moitié bénéficie d’un salaire minimum. Pour plus de la moitié de la main-d’œuvre domestique, la législation nationale ne prévoit aucune limite d’heures de travail », peut-on lire dans le rapport.

Mais ce n’est pas tout. Dans les cas les plus extrêmes de traite et de travail forcé, les travailleuses et les travailleurs domestiques se retrouvent littéralement piégés par leur employeur, où chaque aspect de leur vie est contrôlé, ce qui les rend invisibles et les prive de toute protection. On estime que les 3,4 millions de travailleuses et de travailleurs domestiques victimes de travail forcé à travers le monde sont spoliés de 8 milliards de dollars chaque année, ce qui équivaut à 60% des salaires dus.

Ne pas oublier le travail non rémunéré qu’assument les femmes

Mais les situations ouvertement illégales ne sont pas les seules dont les femmes sont les victimes. D’autres inégalités plombent leurs perspectives de vivre dignement de leur travail, percevoir une rémunération équivalente à celle des hommes et se constituer une épargne. Les femmes assurent plus des 3/4 du travail domestique non rémunéré et comptent pour 2/3 des travailleurs dans le « secteur du soin » (garde de leurs enfants, aide aux membres âgés de la famille, ménage, cuisine…).

Ce sont 12,5 milliards d’heures de travail de soin non rémunérées qu’assument chaque jour des filles et des femmes (surtout celles vivant dans la pauvreté et issues de groupes marginalisés), rappellent les auteurs du rapport. La valeur monétaire du travail de soin non rémunéré assuré par les femmes âgées de 15 ans et plus est d’au moins 10.800 milliards de dollars chaque année, soit trois fois la valeur du secteur des technologies à l’échelle mondiale. En plus, bien qu’effarant, ce chiffre est certainement sous-estimé, la véritable valeur étant nettement supérieure.




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