Un label « Finance Europe » pour canaliser une épargne stagnante
Le jeudi 5 juin 2025 marque une date stratégique pour l'intégration économique de l’Union européenne : sept pays, dont la France, ont officialisé la création du label européen « Finance Europe », un dispositif inédit destiné à orienter l’épargne vers l’économie réelle du Vieux Continent. Sous l’impulsion conjointe de Paris et Madrid, ce projet ambitionne de poser les bases d’un mécanisme commun d’investissement à long terme, sans pour autant céder à la tentation bureaucratique du produit unique. À rebours d’initiatives passées comme le PEPP, il s’appuie sur la souplesse et l’incitation plus que sur la contrainte.
L’objectif est simple, presque trivial : mobiliser les milliards d’euros qui dorment sur les comptes des ménages européens pour financer des projets stratégiques à l’échelle continentale. La France, l’Espagne, l’Allemagne, les Pays-Bas, le Portugal, le Luxembourg et l’Estonie ont apposé leur signature sur une charte fondatrice ce 5 juin 2025 à Bercy, lançant officiellement ce label. Selon Bercy, « le label n’est pas un nouveau produit financier, mais un repère pour ceux qui souhaitent que leur épargne contribue de manière significative au financement des entreprises européennes ».
C’est donc une certification, un sceau de qualité apposé sur des instruments existants, qui garantit que les fonds collectés seront dirigés vers des investissements de long terme dans l’économie européenne. Pour une fois, l’Europe ne légifère pas à contretemps des usages, mais cherche à harmoniser sans imposer.
L’objectif est simple, presque trivial : mobiliser les milliards d’euros qui dorment sur les comptes des ménages européens pour financer des projets stratégiques à l’échelle continentale. La France, l’Espagne, l’Allemagne, les Pays-Bas, le Portugal, le Luxembourg et l’Estonie ont apposé leur signature sur une charte fondatrice ce 5 juin 2025 à Bercy, lançant officiellement ce label. Selon Bercy, « le label n’est pas un nouveau produit financier, mais un repère pour ceux qui souhaitent que leur épargne contribue de manière significative au financement des entreprises européennes ».
C’est donc une certification, un sceau de qualité apposé sur des instruments existants, qui garantit que les fonds collectés seront dirigés vers des investissements de long terme dans l’économie européenne. Pour une fois, l’Europe ne légifère pas à contretemps des usages, mais cherche à harmoniser sans imposer.
« Finance Europe » : l’illusion d’un marché commun de l’épargne ?
Le rêve d’unification des marchés financiers européens n’est pas nouveau. Déjà au cœur de la stratégie Capital Markets Union de 2015, il a subi les revers d’initiatives mal calibrées. Le PEPP (Pan-European Personal Pension Product), censé créer un produit d’épargne paneuropéen, a été un échec cuisant. Des normes trop rigides, des réalités nationales ignorées. L’ombre du fiasco plane encore. Mais cette fois, les initiateurs du label semblent avoir appris la leçon : le label n’interfère pas avec les systèmes nationaux ; il les valorise. Ce pragmatisme revendiqué s’incarne dans une charte commune et non un règlement contraignant. L’objectif est d’éviter les blocages politiques tout en enclenchant une dynamique collective.
Une ambition géopolitique sous couvert d’épargne
Derrière le vernis technique d’un label, l’ambition est bien plus large. En créant un référentiel commun d’investissement, les États signataires veulent affirmer une autonomie stratégique face aux marchés anglo-saxons et asiatiques. L’épargne européenne — abondante mais sous-utilisée — devient un levier de souveraineté. Plutôt que de financer les dettes publiques ou spéculer sur des valeurs volatiles, les États veulent la diriger vers des projets verts, numériques, industriels. Bref, vers « la croissance européenne », selon la novlangue de circonstance.
La réunion à Bercy, en présence de ministres, régulateurs et acteurs financiers, a aussi été l’occasion de rappeler que cette stratégie ne saurait fonctionner sans la confiance des épargnants. Une mission délicate, tant la finance européenne inspire peu la ferveur populaire.
La réunion à Bercy, en présence de ministres, régulateurs et acteurs financiers, a aussi été l’occasion de rappeler que cette stratégie ne saurait fonctionner sans la confiance des épargnants. Une mission délicate, tant la finance européenne inspire peu la ferveur populaire.
2026, une année décisive pour la concrétisation de « Finance Europe »
Le label « Finance Europe » devrait commencer à être apposé sur les produits éligibles dès 2026. Les critères précis d’attribution — transparence, durabilité, finalité productive — sont en cours de définition entre les États membres. Mais une certitude s’impose : pour fonctionner, ce label devra convaincre les intermédiaires financiers… et séduire les épargnants.
Les prochains mois seront cruciaux. Il faudra former les acteurs, certifier les produits, informer les citoyens. À défaut, l’initiative pourrait rejoindre le cimetière des projets européens avortés. Mais si elle réussit, elle pourrait bien ouvrir la voie à une intégration financière plus profonde — et surtout plus utile — dans une Europe qui en a bien besoin.
Les prochains mois seront cruciaux. Il faudra former les acteurs, certifier les produits, informer les citoyens. À défaut, l’initiative pourrait rejoindre le cimetière des projets européens avortés. Mais si elle réussit, elle pourrait bien ouvrir la voie à une intégration financière plus profonde — et surtout plus utile — dans une Europe qui en a bien besoin.