En pleine crise, Boeing change de patron



Jeudi 1 Août 2024
Aurélien Delacroix

Kelly Ortberg succède à Dave Calhoun à la direction de Boeing dès le 8 août, en pleine crise de production et de contrôle qualité. Retour sur les enjeux de cette nomination et les défis à venir pour le géant de l'aéronautique.


Un changement de direction attendu

Le groupe aéronautique américain Boeing a annoncé la nomination de Kelly Ortberg comme nouveau directeur général à compter du 8 août, en remplacement de Dave Calhoun. Cette décision intervient alors que Calhoun avait annoncé au printemps son intention de quitter ses fonctions avant la fin de l'année. 

Steven Mollenkopf, président du conseil d'administration de Boeing, a souligné l'importance de ce choix : « Le conseil d'administration a mené un processus de recherche vaste et approfondi ces derniers mois pour sélectionner le nouveau patron de Boeing et Kelly dispose des compétences et de l'expérience adéquates pour diriger Boeing dans son prochain chapitre ».

Robert K. Ortberg, plus connu sous le nom de Kelly Ortberg, est un vétéran de l'industrie aéronautique avec une carrière de trente-cinq ans. Il a débuté comme ingénieur chez Texas Instruments en 1983 avant de rejoindre Rockwell Collins, qui, après de nombreuses fusions et acquisitions, est devenue Collins Aerospace, une filiale de l'entreprise d'aéronautique et de défense RTX (anciennement Raytheon). À 64 ans, après avoir pris sa retraite de RTX en 2021, Ortberg reprend les rênes de Boeing dans un contexte de turbulences.

Des défis majeurs à relever pour Boeing

Dave Calhoun, qui avait pris les commandes de Boeing début 2020 pour redresser l'entreprise après les tragiques crashs de 2018 et 2019, quitte son poste sur fond de crise prolongée. Les problèmes de production et de contrôle qualité persistent, et la situation financière du groupe reste précaire. Le départ à la retraite de Calhoun, annoncé le 25 mars, s'inscrit dans une réorganisation nécessaire à la tête du groupe.

Les résultats financiers publiés récemment confirment la gravité des difficultés de Boeing. Pour le deuxième trimestre, l'avionneur a enregistré une perte nette de 1,44 milliard de dollars, largement supérieure aux prévisions des analystes qui tablaient sur 913 millions de dollars. Cette perte s'explique par des livraisons réduites dans la branche aviation commerciale et des pertes sur des contrats dans la branche défense. Le chiffre d'affaires trimestriel s'élève à 16,86 milliards de dollars, en baisse de 15 % par rapport à la même période de l'année précédente.

La nomination de Kelly Ortberg intervient à un moment critique pour Boeing. L'entreprise doit non seulement redresser sa situation financière mais aussi restaurer sa réputation et regagner la confiance des régulateurs et du public. Ortberg, fort de son expérience dans l'aéronautique et la défense, semble être le leader capable de naviguer dans cette période complexe.

Il a exprimé son honneur et sa gratitude à l'idée de rejoindre Boeing : « Je suis extrêmement honoré et reconnaissant d'intégrer ce groupe emblématique ». Ses compétences et son parcours pourraient être déterminants pour conduire Boeing vers une nouvelle ère de stabilité et d'innovation.



Tags : aviation, boeing





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