Dépassements d'honoraires : un frein à l'égalité d'accès aux soins



Jeudi 22 Février 2024
Anton Kunin

L'UFC-Que Choisir tire la sonnette d'alarme sur les inégalités d'accès aux soins spécialisés en France, exacerbées par les dépassements d'honoraires.


Honoraire de médecins : des écarts tarifaires significatifs selon les départements

En pleine renégociation de la convention tarifaire entre les médecins libéraux et l'Assurance maladie, l'UFC-Que Choisir publie des données préoccupantes sur les dépassements d'honoraires dans huit spécialités médicales. Ces pratiques tarifaires engendrent une inégalité territoriale d'accès aux soins, voire un renoncement aux soins pour une partie de la population. Face à cette situation, l'association appelle les pouvoirs publics à agir pour mettre fin à cette médecine à deux vitesses.

Les dépassements d'honoraires varient considérablement d'un département à l'autre, avec des tarifs pouvant être jusqu'à 2,5 fois plus élevés. Par exemple, le coût moyen d'une consultation chez un gynécologue est de 50,6 euros, mais peut atteindre 80,5 euros dans certains départements comme Paris, contre un tarif de base de 30 euros. Cette disparité est encore plus marquée chez les anesthésistes, où le dépassement moyen peut doubler selon la localisation géographique. Ces écarts reflètent de profondes inégalités territoriales, les départements les plus chers étant souvent ceux avec une offre médicale relativement moins défavorable, mais aux tarifs prohibitifs.

Mettre en place des mécanismes pour limiter les dépassements d’honoraires

L'augmentation du nombre de spécialistes autorisés à pratiquer des dépassements d'honoraires est une cause directe de cette inégalité, avec une croissance notable sur les cinq dernières années. Si aucune mesure n'est prise, cette tendance risque de s'accentuer, aggravant l'accès aux soins dans un contexte de démographie médicale déjà tendue. L'UFC-Que Choisir souligne l'urgence de mettre en place des mécanismes pour limiter ces dépassements et réduire les inégalités sociales de santé, mises en lumière par un sondage révélant que les ménages les moins aisés sont trois fois plus susceptibles de se déclarer en mauvaise santé que les plus aisés.

Pour contrer cette dynamique, l'UFC-Que Choisir propose de conditionner toute augmentation des tarifs de base à une réduction effective des restes à charge pour les patients. Elle appelle également à restreindre l'accès au secteur 2 à honoraires libres pour les nouveaux médecins et à encourager l'adhésion au dispositif de l'OPTAM, visant à modérer les dépassements. Ces mesures visent à rétablir une équité d'accès aux soins spécialisés, essentielle pour garantir le droit à la santé pour tous.








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