Pauvreté : les effets de la crise n’épargnent pas la France



Mardi 22 Janvier 2013

En période de crise, les filets de sécurité économique se relâchent. Le nombre d’individus qui passe entre ses mailles augmente, et des situations socio-économiques déjà difficiles se retrouvent un peu plus fragilisées. Des mesures s’imposent pour endiguer ce phénomène. Mais de quels atouts le gouvernement dispose-t-il ?


Pauvreté : les effets de la crise n’épargnent pas la France
La pauvreté a augmenté significativement en France depuis 2008. C’est là en effet les conclusions d’Eurostat qui publiait ses relevés statistiques sur le sujet. Ainsi en 2011, le taux de pauvreté déterminé au seuil de 60 % du niveau de vie médian s’élevait à 14 %. Au seuil de 50 %, le taux de pauvreté s’élevait à 7,1 %. En 2008, ces chiffres n’étaient respectivement que de 12,7 et 5,8 %. Signe révélateur de la fragilisation de la situation des plus démunis, c’est la grande pauvreté qui a le plus progressé : au seuil de 40 % du niveau de vie médian, le nombre de pauvres a augmenté de 27 %.
 
Eurostat a publié les touts premiers relevés concernant l’année 2011, mais ses chiffres pour 2010 sont confirmés par ceux de l’INSEE. L’Institut national de la statistique rapporte en effet l’existence en 2010 de quelque 8,6 millions et 4,7 de personnes dont les revenus n’excèdent pas 60 et 50 % du revenu médians respectivement. Cela correspond à des taux de pauvreté de 14,1 et 7,8 % respectivement. La progression de la pauvreté en France est donc tendancielle depuis quelques années. Une tendance qui impose aux pouvoirs publics d’intervenir.
 
Face à cette situation préoccupante, la réaction du gouvernement Ayrault s’est fait connaître fin 2012. En décembre de cette même année, le premier ministre dévoilait les grandes lignes d’un plan contre la pauvreté. Un mois plus tard, il en précisait les modalités : le plan doit être doté de 2 à 2,5 milliards d’euro par ans sur cinq ans, être déployé en coordination avec quelque 20 ministres et proposer différentes réformes.
 
Parmi ces réformes, on trouve bien sûr la revalorisation de la principale prestation destinée aux plus économiquement fragiles. Début 2013 a donc été le temps de l’annonce d’une augmentation de 10 % du revenu de solidarité active (RSA) qui consistait jusqu’alors en une allocation d’un montant de 450 euros. Le plan contre la pauvreté prévoit également une attribution automatique du RSA au 18-25 en situation de pauvreté. Les jeunes sont en effet la tranche d’âge la plus touchée par ce phénomène.
 
Jean-Marc Ayrault a également confirmé en janvier 2013 que l’application de la couverture médicale universelle serait élargie en vertu d’un plafond revu à la hausse. À ces mesures d’ordre financier s’ajoutent également des dispositions sociales telles que la création de plusieurs milliers de places supplémentaires en centre d’accueil destiné aux sans-domiciles fixes. À terme, les ménages pauvres doivent également bénéficier de garanties d’accès facilités aux crèches.
 
Début 2013, l’implication du gouvernement contre la pauvreté en France s’est imposée comme une nécessité. Les mesures annoncées constituent un soulagement évident pour une partie significative de la population française. Mais elles ne sont certainement pas une solution définitive. La capacité de l’État à soutenir financièrement son plan d’action en temps de crise est en effet limité. Or, ce sont bien des facteurs plus durables, tels que l’augmentation du coût de la vie ou l’absence de progression des salaires les plus faibles, qui génère la pauvreté. À bien y regarder, le dossier est donc loin d’être clos.








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