Grande distribution : le commerce discount est-il soutenable ?



Jeudi 12 Juillet 2012
La Rédaction

L'essor des enseignes de discount ne cesse de s'accélérer. En période de crise, acheter aux prix les plus bas devient presque une vertu pour les clients. Et pour les commerçants, tous les moyens sont bons pour rester moins chers.


Grande distribution : le commerce discount est-il soutenable ?
Des fournisseurs sous pression

Que ce soit Aldi, Lidl, ou toute autre enseigne, les leaders du discount sont des géants. Ainsi, Aldi représente 12 milliards d'euros de commande. Un partenaire aussi puissant peut difficilement être négligé. D'autant que les fournisseurs sont des PME dont la survie dépend des bonnes relations avec leur « partenaire ». Dans ces conditions, les enseignes de discount ne se préoccupent que de leurs marges et de leur stratégie de prix. Leurs fournisseurs sont contraints de suivre, de peur de se trouver écartés de marchés dont ils dépendent. Ils doivent donc sans cesse rogner sur leur propre rentabilité en acceptant des négociations qui s'apparentent plus à des oukases.

Les fournisseurs n'ignorent pas qu'ils ne disposent pas d'une notoriété suffisante pour faire pression sur les enseignes de discount. Leurs marques ne se trouvent en général, que dans les magasins de leur partenaire. Et en cas de difficulté, les enseignes n'hésiteront pas à refuser de reconduire les contrats de distribution. Le fournisseur écarté sera immédiatement remplacé par un autre, sans aucune protestation de la part de la clientèle. Traités avec mépris par les acheteurs qui les renvoient à leur faiblesse, les fournisseurs se plaignent de ces pratiques exécrables qui sont pourtant connues des pouvoirs publics. Mais ils ne peuvent les interdire. Seul le prix compte.

Un personnel en sursis

Les fournisseurs ne sont pas les seuls à souffrir des méthodes des enseignes de discount. La situation du personnel est tout aussi inconfortable. Ainsi, les cadres ne sont que de simples exécutants enrôlés au service du culte des prix bas. Des formations internes leur inculquent les règles de la bible des prix bas et de la systématisation de la méfiance et de la surveillance permanente des employés. Dans un ouvrage récent, un jeune cadre d'Aldi a détaillé ces pratiques qui l'ont conduit à quitter le groupe. Son seul regret étant de ne pas être parti plus tôt. Quant aux employés subalternes, ils n'ont que le droit se taire et d'accepter les conditions de travail les plus pénibles.

Le découpage systématique des horaires pénalise les employées qui ne peuvent plus organiser leur vie de famille. Les contrats précaires et à temps partiel se multiplient. Un récent scandale a révélé les méthodes du groupe Lidl. Les employés étaient soumis à une surveillance constante. Certains procédés violaient leur vie privée. Des enseignes comme le group Aldi, versent des salaires un peu plus élevés que ceux du marché, dans le but d'obtenir plus facilement la docilité de leur personnel. Mais pour toutes les enseignes, la recherche des prix bas exige : salaires bas, polyvalence, et disponibilité sans faille. En contradiction avec la loi, certains discounters n'hésitent pas à filmer les salariés ou à utiliser des détectives. Une jungle qui ne semble pas intéresser les pouvoirs publics.








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