Fusion Fiat-Renault avortée : le gouvernement français est-il responsable ?



Lundi 10 Juin 2019
Marie-Eve Wilson-Jamin

Fiat Chrysler a finalement retiré son offre de fusion avec Renault. Le groupe italo-américain impute cet échec au gouvernement français, Bercy se défend. Le troisième constructeur automobile mondial ne verra donc pas le jour de sitôt.


Fusion entre Fiat et Renault avortée : l'Italie accuse la France

Un fiasco. La fusion entre Fiat Chrysler et Renault n'aura pas lieu. Du côté italien, l'intervention du gouvernement français aurait eu des conséquences dans l'échec de ce rapprochement entre Renault et Fiat Chrysler. À la dernière minute, Bercy aurait demandé beaucoup de temps pour convaincre les Japonais. Les Italiens ne décolèrent pas, estimant avoir été menés en bateau et craignant aussi une sanction sur le marché boursier. Ils ont donc brutalement retiré leur offre.

FCA cible Bercy comme responsable de l’échec. « Il est apparu que les conditions politiques en France ne sont pas actuellement réunies pour qu’un tel rapprochement puisse être mené à bien », explique le groupe italo-américain. Le ministre italien du Développement économique Luigi di Maio s'est exprimé au micro de Radio 24 : « C'est l'intervention de l'Etat qui a provoqué l'échec de l'opération Renault-FCA ». Avant de poursuivre : « la France n'a pas fait bonne figure. Nous aussi sommes en contact avec FCA, mais nous avons respecté ce qui est une opération de marché ». Et de reprendre : « Même Renault n'est pas content de l'interventionnisme de l'Etat français. Lorsqu'une opération de marché a lieu, qu'une grande entreprise parle avec son homologue, ministres et présidents de la République n'ont pas à intervenir », s'est encore agacé le ministre.

Bruno Le Maire dit vouloir consolider l'alliance entre Nissan et Renault

Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a riposté pour rappeler que la priorité de l'État français est son allié Nissan. En marge du G20 Finances qui se tenait au Japon, il a réaffirmé que l’objectif du gouvernement était de « consolider l’alliance » formée depuis 20 ans entre Nissan et Renault. L’État est même prêt à réduire sa participation dans le capital du constructeur automobile : « Cela ne pose pas de difficultés sous réserve qu'au bout du compte on ait une alliance plus solide entre les deux grands constructeurs automobiles que sont Renault et Nissan ». Pour lui, il est hors de question de se précipiter : « sur des sujets qui engagent des centaines de milliers d'emplois, il faut prendre son temps, nous n'agirons pas dans la précipitation ».

Pour rappel, le constructeur automobile Fiat Chrysler (FCA) a présenté, lundi 27 mai, un projet de fusion avec son homologue français Renault. Ce mariage donnerait naissance au troisième groupe mondial du secteur. Selon la proposition faite par l'Italo-américain au Français, les deux groupes détiendraient chacun 50% de la nouvelle entité. Elle serait cotée à Paris, New York et Milan, a expliqué Fiat Chrysler dans un communiqué. L’objectif est donc de créer le troisième groupe automobile mondial, avec 8,7 millions de véhicules vendus annuellement et un chiffre d’affaires de 170 milliards d’euros. Mais voilà, ce projet est mort dans l'oeuf. Dès l'annonce fait par FCA, en Bourse, les titres Renault et Fiat baissaient respectivement de 7 % et 3 % à l’ouverture, jeudi 6 juin. 







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