France : 13% des PME risquent le dépôt de bilan d’ici 2024



Jeudi 2 Septembre 2021
Anton Kunin

Les PME françaises sont moins exposées au risque de défaillance que les PME britanniques, toujours est-il qu’en la matière, notre pays fait beaucoup moins bien que l’Allemagne, apprend-on d’une étude d’Euler Hermes.


Les PME françaises sont légèrement en meilleure santé que leurs homologues britanniques

Alors que les dirigeants d’entreprises se préparent à l’extinction du Fonds de solidarité, prévue le 30 septembre 2021, le spécialiste d’assurance-crédit Euler Hermès a estimé que 13% des PME françaises pourraient faire faillite dans les quatre ans. C’est un peu moins qu’au Royaume-Uni (15%) mais beaucoup plus qu’en Allemagne, où cette proportion est de seulement 7%.

Pour obtenir ces chiffres, les économistes d’Euler Hermes ont identifié trois indicateurs permettant de détecter le risque de défaillances des entreprises quatre ans avant que celle-ci ne survienne. Ce sont la rentabilité des capitaux (inférieure à 6%), le taux de fonds propres (inférieur à 23,2%) et le taux de couverture des intérêts d’emprunt (inférieur à 1,1). Ils ont ensuite appliqué ces critères aux données sur la santé financière de près de 525.000 PME, puis les ont extrapolés sur le nombre total de PME, d’après les registres publics.

En Allemagne, soutien public ou pas, les PME auraient survécu au Covid-19

Dans un deuxième temps, les économistes d’Euler Hermes ont déduit des bilans de ces PME les fonds perçus au titre de dispositifs de soutien public et ont testé ces entreprises « à nu », selon les mêmes critères. Il en ressort que sans les soutiens publics, la proportion des PME françaises qui auraient fait faillite dans les quatre ans aurait été de 17%. En d’autres mots, même sans le soutien public, le pire pour l’économie française aurait été évité. Ces modélisations attestent aussi de la relative solidité financière des PME françaises. À titre de comparaison, sans les aides publiques, 26% des PME britanniques auraient fait faillite dans les quatre ans. Fait intéressant, en Allemagne, la part de PME fragiles aurait été relativement stable avec ou sans soutien public.

Quels secteurs sont les plus affectés ? En France, les équipementiers automobiles, les équipements de transport et l’énergie sont les secteurs les plus affectés, principalement à cause de la détérioration de la rentabilité et de la capitalisation. La vigilance est néanmoins de mise concernant les secteurs de l’agroalimentaire et des services, qui présentent une part de PME fragiles plus importante que la moyenne nationale.








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