L’Amérique du Nord, locomotive de la richesse mondiale
Personne ne fait mieux. En 2024, l’Amérique du Nord a porté la croissance mondiale avec une progression spectaculaire de plus de 11%, soutenue par un marché boursier dopé et un dollar fort. UBS note que « la stabilité du dollar américain et la performance robuste des actions américaines ont alimenté cette croissance ». Les États-Unis, en chiffres bruts, alignent les records : 40% des millionnaires mondiaux, plus de 379.000 nouveaux millionnaires en un an, soit plus de 1.000 par jour. L’écart devient abyssal. Le modèle américain n’est pas seulement dominant, il devient écrasant.
L’Europe à la traîne : stagnation sous anesthésie
En comparaison, l’Europe fait pâle figure. La zone EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique) n’enregistre qu’une croissance de 0,5% sur la même période. UBS parle d’une dynamique « contenue », alimentée par une performance boursière modeste et une inertie économique persistante.
La richesse moyenne par adulte reste stable, voire recule en valeur réelle dans certains pays. Malgré des poches de résistance — notamment en Suisse ou au Luxembourg —, l’Europe n’a pas su convertir sa stabilité monétaire en moteur d’enrichissement.
La richesse moyenne par adulte reste stable, voire recule en valeur réelle dans certains pays. Malgré des poches de résistance — notamment en Suisse ou au Luxembourg —, l’Europe n’a pas su convertir sa stabilité monétaire en moteur d’enrichissement.
L’Asie : émergence freinée ou mutation silencieuse ?
Longtemps présentée comme l’eldorado du XXIe siècle, l’Asie ne décolle pas au rythme attendu. La Chine, notamment, ralentit. UBS pointe la chute du marché immobilier et les contraintes structurelles sur l’investissement privé comme principaux freins. Pourtant, l’Asie reste un réservoir gigantesque de patrimoine. L’Inde progresse lentement mais sûrement. L’Asie du Sud-Est, quant à elle, reste sous-évaluée en termes de richesse individuelle, mais pourrait représenter le prochain pôle de croissance patrimoniale.
La Suisse en maître discret, l’Australie en outsider
Parmi les champions discrets, la Suisse conserve son trône. Avec 687.000 dollars américains de richesse moyenne par adulte, elle devance les États-Unis, Hong Kong et Singapour. Ce modèle d’accumulation est stable, régulé, et fiscalement favorable.
Surprise du classement : l’Australie, qui dépasse pour la première fois l’Allemagne et le Japon dans certains segments d’actifs investis. Un effet conjugué de l’appréciation des actifs immobiliers et d’un dynamisme économique post-pandémie.
Surprise du classement : l’Australie, qui dépasse pour la première fois l’Allemagne et le Japon dans certains segments d’actifs investis. Un effet conjugué de l’appréciation des actifs immobiliers et d’un dynamisme économique post-pandémie.
Les « EMILLIs » : ce club qui monte en puissance
Derrière les ultra-riches, une classe silencieuse prend de l’ampleur : les EMILLIs — les Everyday Millionaires possédant entre 1 et 5 millions de dollars. Leur patrimoine mondial cumulé dépasse désormais 107.000 milliards de dollars, soit une croissance de plus de 400% depuis 2000. Ils sont aujourd’hui 52 millions, contre seulement 7 millions au tournant du siècle. Ces nouveaux détenteurs de richesse ne sont ni invisibles ni négligeables : ils investissent, transmettent et structurent désormais des pans entiers de l’économie patrimoniale mondiale.
Transferts générationnels : un tsunami de capitaux en vue
Le rapport annonce un mouvement colossal de transferts patrimoniaux : plus de 83.000 milliards de dollars changeront de mains d’ici 2050, dont 74.000 entre générations. Ce basculement ne concerne pas uniquement l’Occident. En Chine, en Corée, au Canada ou en Allemagne, des cohortes d’héritiers se préparent à prendre la relève. Mais cette transmission ne sera pas neutre : elle transformera le visage de l’investissement, de l’épargne et des priorités financières des États.
La richesse mondiale croît, mais elle se polarise. Les écarts entre régions, entre générations, entre classes sociales se creusent. L’Amérique galope, l’Europe ronronne, l’Asie attend son second souffle. Quant à l’Afrique et l’Amérique latine, elles restent pour l’instant spectatrices de ce grand théâtre de l’enrichissement.
La richesse mondiale croît, mais elle se polarise. Les écarts entre régions, entre générations, entre classes sociales se creusent. L’Amérique galope, l’Europe ronronne, l’Asie attend son second souffle. Quant à l’Afrique et l’Amérique latine, elles restent pour l’instant spectatrices de ce grand théâtre de l’enrichissement.