Les richesses insoupçonnées du tissu économique français



Mardi 15 Janvier 2013

L’innovation, le made in France, sont les mots clés qui font écho à la crise, laquelle dévaste de nombreux secteurs économiques, surtout ceux qui n’ont pas su l'anticiper, comme l’automobile ou la sidérurgie. Une ambiance morose qui masque cependant une autre réalité, celle de la création et du développement de nombreuses start-up audacieuses et prometteuses.


Les richesses insoupçonnées du tissu économique français
Les exemples ne manquent pas, comme celui de Sigfox, jeune entreprise de Labège dans la région toulousaine, qui a misé sur le bas débit pour développer une technologie qui rend les objets intelligents. Dénommée "l'internet des objets", ou "machine to machine" (M2M), elle consiste à doter les appareils de puces qui enregistrent des données et les transmettent via un réseau radio moins gourmand en énergie et en antennes. Sur le site L’Express Entreprise, Ludovic Le Moan, PDG de Sigfox explique: "Nous pouvons opérer les premiers télérelevés des compteurs d'eau, de gaz et d'électricité et surveiller les capteurs de fumée dans les habitations". Un marché qui pourrait s’étendre aux panneaux d'affichage intelligents, ou à des bracelets électroniques pour les malades d'Alzheimer. L’auteur de l’article considère que, à terme, des dizaines de milliards d'objets seront connectés et capables de communiquer. Sigfox, la start-up propriétaire de cette technologie, l’a protégée par une vingtaine de brevets.
 
Autre jeune société audacieuse: Inerio, basée à Lille et éditrice du service Balumpa qui offre la possibilité aux internautes - par géolocalisation - de trouver, de partager, et de recommander des activités culturelles ou de loisirs. Le site Locita.com en explique le mécanisme : « Ce statut a notamment été obtenu grâce au développement d’un moteur d’indexation en quatre dimensions s’appuyant sur le système de données HBase, également utilisé par Facebook depuis novembre 2010. Ces quatre dimensions comportent le temps, la géolocalisation, la sémantique et le degré d’amitié (réseau social). Les données sont mises à jour et affichées en temps réel, pour que l’utilisateur vive une expérience optimale. Ce type de base de données NoSQL (base à plat) a aussi permis à Balumpa de développer un système d’emails personnalisés (trigger email marketing). Le destinataire du message reçoit donc un email unique contenant les sorties les plus susceptibles de l’intéresser grâce au perpétuel ajustement de ses centres d’intérêt et de ses dernières interactions avec ses amis. » 
 
L’entreprise, qui a fait ses débuts au pôle d’excellence numérique EuraTechnologie, vient d’obtenir le statut de Jeune Entreprise Innovante (JEI) auprès de la Délégation régionale à la recherche et à la technologie. Ce dispositif spécifique s’applique aux jeunes pousses technologiques et se traduit par l’exonération des charges sociales pendant huit ans. La PME indépendante doit cependant consacrer au moins 15 % de ses dépenses annuelles à des activités Recherche & Développement. A noter que depuis la création de ce statut, près de 4 500 JEI en ont bénéficié, participant ainsi à la création ou la préservation de plus de 16 000 emplois. L’application Balumpa est aujourd'hui disponible sur Google Play et sur l’Apple Store.
 
Le domaine des tablettes numériques est lui aussi très porteur en France. Si les géants comme Apple, Samsung, Amazon ou Google se disputent le marché mondial – 126 millions de tablettes devraient être vendues en 2012 - cela n’empêche pas des sociétés françaises de s'y faire une place.
 
Le Monde dans le cadre d’une série d’articles sur le « Made in France » mettait le projecteur sur une entreprise dont le produit phare est QOOQ, un livre/tablette de cuisine numérique. "Conçu par l’entreprise Unowhy, il condense un objet adapté à la cuisine (structure imperméable, écran réputé incassable) et un usage : il propose des recettes en vidéos, des conseils de chefs, mais aussi d'écouter de la musique de consulter ses mails sur son plan de travail." Le journal précisait aussi que « Jusqu'à l'an dernier, cette tablette était fabriquée en Chine, comme l’ensemble de ses concurrentes. Sa production a été relocalisée fin 2011 à Montceau-les-Mines, en Saône-et-Loire, dans l’une des usines d’Eolane, le premier sous-traitant électronique français. »
 
Une relocalisation et une rationalisation de la production qui ont permis de réduire les frais de transport et de logistique et de faire passer le taux de défauts de 7 % en Chine à 1 % en France. Jean-Yves Hepp, fondateur de l’entreprise affiche un objectif de ventes en 2012 de 50 000 unités. Un patron optimiste qui vise aussi avec sa nouvelle tablette « Education » le marché des écoles et lycées français.
 
Les nouvelles technologies et les besoins croissants d'autonomie énergétique pour s'adapter aux comportements nomades précités sont des terrains favorables à l’éclosion d’entreprises innovantes. L'une d'elle, Forsee Power Solutions, créée en 2011, arrive en force dans un secteur industriel en pleine expansion, celui du marché B2B des batteries rechargeables, et veut faire jeu égal avec les leaders du marché. Mais alors que les gros constructeurs se focalisent sur les marchés d’accumulateurs d’énergie grand public (téléphones mobiles, ordinateurs, voitures), Forsee Power se spécialise dans le sur-mesure dédié aux marchés de niche, comme les terminaux de paiement, l’outillage professionnel et portatif, les équipements de sécurité, ou encore les équipements médicaux (avec par exemple des batteries pour les défibrillateurs ou les pacemakers qui nécessitent un haut niveau de technicité et de fiabilité). Un positionnement que le président de Forsee Power Solutions, René de Gaillande, définit ainsi : « nous sommes sur un marché structuré non par l’offre mais par la demande. Dès lors, la clef du succès est l’excellence technique mais aussi la souplesse et l’agilité. Grâce à nos laboratoires de pointe situés en France et en Chine - où nous disposons également d’une usine - nous faisons en sorte d’apporter à chaque fois une solution spécifique et optimale aux demandes formulées par nos clients. »
 
Les pouvoirs publics accompagnent aussi ce mouvement de fond. Avec la création de la Banque publique d’investissement qui regroupe désormais les activités d'Oséo, banque publique de financement des PME et de l'innovation, du Fonds stratégique d'investissement qui prend des participations dans des entreprises françaises stratégiques, et de CDC Entreprises, filiale de la Caisse des dépôts, l’Etat français se dote d’un outil performant disposant de 40 milliards de fonds pour aider et soutenir ces PME audacieuses, ambitieuses et innovantes. De quoi redonner un peu d'air aux porteurs de projets qui, en ces temps difficiles, sont à tort persuadés que l'herbe est toujours plus verte ailleurs.








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