Les ETI ont encore tiré la croissance française en 2013



Jeudi 9 Janvier 2014
La Rédaction

Les entreprises de taille intermédiaire ont à nouveau joué un rôle décisif pour la croissance française en 2013. Focus sur ces champions méconnus de l’économie nationale.


Crédit: "Business Graph" / jscreationzs
Crédit: "Business Graph" / jscreationzs
Cette année encore, les entreprises de taille intermédiaire ont encore été les locomotives de l’économie française. Indispensable à la revitalisation de notre économie, ce type d’entreprise – souvent industrielle - reste toutefois méconnu du public. Voici un aperçu du paysage français des ETI, et quelques portraits-types.

Une grande résilience

En 2013 à nouveau, les ETI s’imposent comme les véritables moteurs de la croissance de notre pays. En effet, les entreprises de taille intermédiaire « réalisent en France 38 % des investissements globaux, 33 % de nos exportations, et emploient 30 %  des salariés », pouvait-on lire dans un article de Valérie Froger dans Les Echos du 11 novembre 2013. En dépit de leur apport inestimable aux performances économiques nationales cependant, les ETI sont en proportion peu nombreuses dans la globalité du tissu entrepreneurial. « Elles sont 4 600 en France, soit trois fois moins qu’en Allemagne », indique ainsi Valérie Froger.
 
Malgré leur relative faiblesse numérique, les ETI françaises se distinguent par leur grande solidité. Ce sont « 70% des 4 600 entreprises répertoriées dans notre pays » qui « ont été transmises ou pourraient avoir vocation à l’être », explique l’Institut Montaigne dans un récent rapport paru en septembre 2013. « Ces entreprises ont le plus souvent en commun de chercher à inscrire leur développement dans le temps […] elles regardent loin, construisent des projets ambitieux en investissant de façon régulière et raisonnable avec la préoccupation permanente d’innover et de bâtir des entreprises solides, des marques fortes ». Pour les PME qui envisagent de rejoindre ce club fermé, les principaux obstacles sont des problèmes récurrents de financement et d’accès au marché étrangers. Mais celles qui parviennent à surmonter ces écueils illustrent la force d’un modèle et d’une stratégie de développement toute particulière. Internationalisation, savoir-faire de pointe et maîtrise financière : tels sont en effet les composants incontournables des ETI.

Un profil particulier

En novembre 2013, Fives s’est vue décerner le prix de l’ETI de l’année par L’Usine Nouvelle. En l’espace de quelques années, cette petite entreprise de forge fondée il y a deux siècles est devenue un véritable conglomérat polyvalent sur les métiers de l’ingénierie et de la mécanique. « Depuis une dizaine d’années », explique son président Frédéric Sanchez, « nous cherchons à développer un business model qui s’appuie sur la maîtrise technique ». Fives profite de ses nombreux brevets pour proposer des solutions d’ingénierie uniques à ses clients et réalise ainsi « plus de 85% de son chiffre d’affaires hors de France ». Fait remarquable, les cadres de l’entreprise détiennent toujours 50 % du capital.

Oberthur Fiduciaire en donne un autre exemple. Cette entreprise familiale historiquement ancrée à Rennes depuis le milieu du XIXème siècle s’est retirée du marché boursier en 2008 après avoir jugé que ce mode de financement entravait sa capacité d’action à long terme. Aujourd’hui, Oberthur Fiduciaire figure dans le top 3 mondial des imprimeurs de billets de banque et s’impose comme un spécialiste de l’impression haute sécurité. « Grâce à l’indépendance et à la stabilité que lui offre sa structure familiale, Oberthur Fiduciaire a la chance de pouvoir poursuivre méthodiquement et sereinement des objectifs stratégiques à moyen et à long terme », résume Thomas Savare, à la tête de cette entreprise dont le cœur de métier se situe au confluent de l’industrie traditionnelle et du high-tech.

Des entreprises en voie de reconnaissance en France

En France où les grands groupes, et dans un bien moindre mesure les PME, occupent le devant de la scène médiatique, l’intérêt de l’opinion pour ces poids moyens de l’économie que sont les ETI est historiquement modeste. Il va toutefois croissant. En témoigne d’ailleurs la nomination de l’une d’entre elles, Delta Dore, par le ministre du redressement productif Arnaud Montebourg pour prendre en charge l’un des 34 plans de relance industrielle destinés « à faire émerger les produits Made in France du futur ». Pour cette entreprise sortie aussi vite du marché boursier qu’elle y était rentrée suite à un impayé de 1 million d’euros à la fin des années 1980, il s’agit d’un véritable couronnement. Delta Dore, entreprise familiale de 800 salariés, spécialiste français des systèmes de régulation thermique au chiffre d’affaires de 120 millions d’euros s’apprête aujourd’hui à mettre son savoir-faire directement au service des projets de la France.
 
Malgré les difficultés de trésorerie, malgré une tendance économique défavorable, les ETI française incarnent aujourd’hui l’excellence industrielle française. Véritables locomotives de la croissance nationale, elles sont aujourd’hui le porte-étendard des compétences et des ambitions du pays. Elles en sont aussi, à n’en pas douter, l’un des leviers sous-exploités de son redressement économique.



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