En France, les défaillances d’entreprises devraient croître de 29% en 2023



Jeudi 27 Octobre 2022
Anton Kunin

Extinction des mesures de soutien Covid, hausse des taux d’intérêt, flambée des prix de l’électricité et des carburants, hausses inévitables de salaires… : l’année 2023 sera marquée par une vague de dépôts de bilan. Dans une nouvelle étude, les économistes d’Allianz Trade se sont attachés à la chiffrer.


Des défaillances déjà visibles dans l’hôtellerie-restauration, l’industrie manufacturière et les services aux consommateurs

Après deux années de recul, les défaillances d’entreprises devraient croître en 2022 et 2023 à l’échelle mondiale et dépasser leur niveau pré-pandémie, prédisent les économistes d’Allianz Trade. D’après leurs calculs, à l’échelle mondiale les défaillances d’entreprises croîtront de 10% en 2022 et de 19% en 2023. La France, quant à elle, devrait voir 53.000 dépôts de bilan en 2023, soit une hausse annuelle de 29%.

Les deux-tiers de la hausse des défaillances d’entreprises attendue à l’échelle mondiale en 2022 devraient correspondre aux défaillances qui surviendront au Royaume-Uni, en France, en Espagne, aux Pays-Bas, en Belgique et en Suisse. « En Europe, nous observons une accélération des défaillances dans près de 60% des secteurs d’activité, avec un retour au niveaux pré-Covid-19 majoritairement pour l’hôtellerie-restauration, l’industrie manufacturière et les services aux consommateurs », peut-on lire dans cette étude. D’autres pays ne seront pas épargnés non plus, au premier titre les États-Unis, la Chine, l’Allemagne, l’Italie et le Brésil. Même si ces pays continuent de témoigner de faibles niveaux de défaillances en 2022, la tendance devrait s’inverser en 2023, prévient Allianz Trade.

En France, le soutien public diminuerait les défaillances de 13%

Selon Allianz Trade, le soutien budgétaire actuel réduit la hausse des défaillances d’entreprises d’au moins 10 points en 2022 et 2023 pour toutes les plus grandes économies européennes. En Allemagne, il devrait permettre de limiter la hausse des défaillances de 12 points (soit 2.600 entreprises sauvées), de -13 points en France et en Italie (respectivement 6.700 et 1.900 entreprises sauvées), de 15 points au Royaume-Uni (4.300) et de 24 points en Espagne (2.100).

Par ailleurs, si les entreprises étaient en mesure de répercuter ne serait-ce qu’un quart de la hausse du prix de l’énergie sur leurs prix de ventes, elles pourraient supporter une hausse du coût de l’énergie de 50% en Allemagne et de 40% en France. En France, la hausse des tarifs de l’énergie devrait coûter 9 milliards d’euros à plus de 7.000 entreprises appartenant aux quatre secteurs les plus exposés à la situation actuelle, à savoir le papier, la métallurgie, les machines et équipements et l’industrie minière.








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