Déficit de La Poste : le Sénat avance des solutions



Jeudi 1 Avril 2021
Anton Kunin

Pour La Poste, les comptes dans le rouge est un problème qui ne date pas d’hier. Et, d’année en année, l’entreprise tente d’y remédier, sans succès notable. Aujourd’hui, même le Sénat s’intéresse à ce problème dans un rapport qui vient d’être présenté à la Commission des affaires économiques par les sénateurs Patrick Chaize, Pierre Louault et Rémi Cardon.


Le déficit de La Poste ne devrait pas se résorber dans les prochaines années

La chute des volumes du courrier ne s’arrête pas. Si l’expédition et la distribution de lettres avait permis de générer en 2008 un chiffre d’affaires de 18 milliards d’euros, il est passé à 9 milliards d’euros en 2018, puis à 5 milliards d’euros en 2025. La part du courrier dans le chiffre d’affaires global de La Poste a quant à elle été ramenée de 40% en 2010 à 28% en 2018, et devrait constituer 20% seulement en 2022.

Mais, comme aime le répéter Philippe Wahl, le PDG du groupe La Poste, ce n’est plus uniquement La Poste. L’entreprise au logo jaune a certes des activités diverses et variées, censées compenser la baisse de l’activité Courrier. Essor du e-commerce oblige, La Poste gagne également toujours plus d’argent sur l’activité Colis : le volume de colis distribués a augmenté de 29% entre 2020 et 2021. Mais même cette hausse n'a pas permis de limiter la hausse du déficit du service universel postal liée à la baisse accélérée du volume du courrier.

Pour les sénateurs, une compensation du déficit de La Poste par l’État apparaît inévitable

Manifestement, quoi que fasse le groupe La Poste ne suffit pas à enrayer le déficit. (Sans le rapprochement de La Banque Postale et de CNP Assurances, la perte opérationnelle du groupe aurait été de 1,8 milliard d’euros en 2020.) Comme le révèlent aujourd’hui les sénateurs Patrick Chaize, Pierre Louault et Rémi Cardon dans un rapport qu’ils viennent de présenter, sous réserve que La Poste ne s'adapte pas aux tendances actuelles de marché, le déficit du groupe serait de 0,9 milliard d’euros en 2021 et de 2,4 milliards d’euros en 2025.

Les sénateurs estiment que la seule solution au problème est une compensation par l’État. « Pour la première fois, la compensation par l'État du déficit du service universel postal est inévitable pour maintenir le service public et rattraper la perte essuyée en 2020 », écrivent-ils dans le rapport. Pour cela, les auteurs du rapport proposent de charger l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) d'évaluer chaque année le coût net du service universel postal et de la distribution de la presse, afin de déterminer le montant de la compensation de l'État.




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