Coûts du travail : et si le gouvernement soutenait les travailleurs hautement qualifiés ?



Vendredi 5 Octobre 2012

Cruciale pour la compétitivité française à l’étranger, la question du coût du travail n’épargne aucun gouvernement. Quelques mois après l’arrivée au pouvoir de François Hollande, le gouvernement socialiste s’apprête à son tour à prendre des mesures. Souhaitant notamment peser sur les créations d’emplois industriels, Jean-Marc Ayrault et ses ministres pourraient, en 2013, s’inscrire dans la continuité de l’équipe gouvernementale précédente ; avec quelques ajustements toutefois.


Coûts du travail : et si le gouvernement soutenait les travailleurs hautement qualifiés ?
Le coût du travail en France est fréquemment présenté comme un handicap pour notre pays. Il s’agit là d’un paradoxe lorsque l’on sait que les niveaux de salaire, notamment dans les secteurs industriels, convergent sensiblement au sein de l’Union européenne. En février 2012, l’INSEE avait ainsi publié une étude qui illustrait par exemple la proximité des coûts de la main-d’œuvre française et allemande. Or l’Allemagne, dont la balance commerciale est excédentaire depuis le début des années 2000, semble s’accommoder des problèmes de compétitivités-coûts que lui pose son niveau de vie. Le problème du coût du travail serait-il donc un mal français ?
 
À l’inverse de l’Allemagne, la balance commerciale française voit son déficit se creuser depuis le début de la dernière décennie. Ce déficit atteignait en 2011 quelque 70 milliards d’euros. Confronté à l’asymétrie de cette situation, le gouvernement Fillon avait choisi de s’attaquer au problème de compétitivité de l’industrie nationale en favorisant l’allègement du coût du travail des techniciens et ouvriers qualifiés. En février 2012, l’Assemblée avait ainsi voté la TVA sociale dont l’objet était notamment de permettre un report sur la TVA du coût des charges patronales concernant les salaires compris entre 1,6 et 2,4 fois le salaire minimum.
 
D’après les informations parues dans Le Monde du 3 octobre 2012, le gouvernement Ayrault plancherait à son tour sur une baisse des cotisations patronales. Une baisse de 40 milliards d’euros serait ainsi étalée sur cinq années afin de soulager progressivement les entreprises entreprises d’une partie du coût de leur main-d’oeuvre. La nature du report de ces cotisations reste encore à déterminer. Si les salaires concernés par cette baisse des charges patronales sont compris dans une tranche étroitement similaire à celle retenue début 2012 par le gouvernement Fillon, des nouveautés pourraient toutefois se profiler à l’horizon 2013. Alors en campagne, le camp socialiste avait en effet mis en doute que l’application de la mesure aux niveaux de salaires initialement retenus permettrait de cibler efficacement le secteur secondaire. Or en octobre 2012, Louis Gallois, missionné pour piloter la conception de cette mesure, a avancé que son extension aux hauts salaires – dans des proportions pouvant atteindre quatre fois le SMIC – permettrait d’en étendre les retombées positives aux ingénieurs.
 
Bien qu’en attente de confirmation, cette option pourrait s’avérer pertinente au regard problème français de compétitivité. Le rapprochement de la balance commerciale française et allemande suggère en effet que les piètres performances françaises sur les marchés internationaux sont une question de compétitivité hors prix plus que de coûts. En réduisant les charges qui pèsent sur les salaires des travailleurs hautement qualifiés, le gouvernement en favorisait mécaniquement l’embauche par l‘industrie nationale. À l’aide de ces cerveaux, le secondaire français pourrait alors redéfinir son offre et la repositionner qualitativement sur le marché mondial, selon des standards qualité plus élevés. En cette fin d’été 2012, le gouvernement semble n’exclure aucune possibilité, mais il faudra attendre début 2013 pour constater son choix final.








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