Grèce : l'Allemagne demande la « justice »

Sigmar Gabriel, tout-puissant ministre de l'Économie outre Rhin, a donné une idée du discours qui sera celui de l'Allemagne durant les prochains jours. Si la Grèce a vocation à se maintenir en zone euro (ce qui implique un soutien de la part de ses créanciers), le pays doit aussi « respecter un principe de justice à l'égard de notre population, à l'égard des gens en Allemagne et en Europe qui se sont montrés solidaires des Grecs avec les aides consenties depuis 2010 ».

L'équité et la justice dont se prévaut le gouvernement grec s'appliquent aussi aux peuples européens qui ont soutenu le pays depuis cinq ans, en lui prêtant de l'argent à des conditions déjà très avantageuses. L'argumentaire risque bien d'être martelé auprès du nouveau Premier ministre grec, et pas uniquement en provenance de Berlin.

Athènes a bien l'intention de revenir sur certains programmes d'austérité qui corsètent le pays et qui ont, de l'aveu de nombreux économistes, largement échoué à remettre la Grèce sur les rails. Les premières dispositions prises par le nouveau gouvernement étant en lien avec la politique intérieure du pays, l'Allemagne attendra de connaitre la stratégie financière et économique d'Alexis Tsipras avant de se prononcer.

L'Allemagne, en tant que plus importante économique du vieux continent, est fortement engagée auprès de la Grèce à qui ont été prêtés 200 milliards d'euros.