Peu après son élection, François Hollande, dans ses heures de gloire, avait revalorisé le Smic de 2 %, en 2012. Une époque désormais révolue. Le salaire minimum, qui augmente mécaniquement en fonction de l’inflation tous les 1er janvier, ne connaîtra pas d’autre revalorisation cette année.
Interrogé jeudi 4 décembre sur Itélé, Michel Sapin l’a confirmé, après que François Rebsamen, ministre du Travail, ait évoqué le sujet en précisant qu’un coup de pouce ne serait pas une « bonne solution ». Le gouvernement n’accordera donc aucun cadeau à tous les salariés payés au Smic, en France.
Une bonne chose pour les entreprises, qui ne subiront pas de coût supplémentaire lié à l’augmentation du salaire minimum. Une bonne chose également pour le gouvernement, et pour l’Etat, à la diète côté budget. En effet, augmenter le Smic coûte cher à l’Etat. Chaque année, le budget de la France est grévé de 20 milliards d’euros, pour le seul salaire minimum.
Et en cette période de rigueur budgétaire, pour plaire à Bruxelles et remplir les objectifs européens, il n’est donc pas question de revaloriser le salaire minimum, sous peine de subir des coûts supplémentaires. Le gouvernement l’a très bien compris.
L’institut national de la statistique est très clair sur le sujet. La croissance du PIB a été nulle pour le second trimestre 2014, mais aussi pour le premier trimestre. Soit six mois consécutifs… Un résultat qui s’explique avant tout par un recul de -0,8 % des investissements dans les entreprises, mais également par le déficit du commerce extérieur.
Des résultats qui obligent le gouvernement à reconnaître son échec, une fois encore. Après l’inversion de la courbe du chômage dont l’échec fut reconnu par François Hollande, c’est Michel Sapin qui s’y colle pour la croissance. Dans une tribune publiée dans le quotidien Le Monde du jeudi 14 août, le ministre des Finances reconnaît « la panne » et appelle à une réaction européenne, en réadaptant les règles budgétaires. Une manière de dire que les objectifs de croissance fixés par Bruxelles pour 2014 et 2015 ne seront pas remplis.
« L’Europe doit agir fermement en adaptant profondément ses décisions à la situation particulière et exceptionnelle que connaît notre continent. La France pèsera en ce sens » précise également le ministre qui souhaite que cette situation qui atteint l’Europe entière selon lui, soit gérée de manière collective, en particulier avec l’Allemagne qui refuse d’écouter pour l’instant les lamentations françaises, et qui demande simplement que le gouvernement de l’Hexagone se mette au travail. Il est vrai que ses finances publiques sont à l’équilibre depuis… deux ans.